Le migrant ayant été esclavagé, colonisé, volé, violé et pillé,
Cinq siècles d’affilé
Se trouva fort meurtri, affamé, déshumanisé, dépourvu
Quand la crise de la mondialisation apparut
N’ayant pas un seul repas par jour, malgré tous ses minéraux Ne voyant pas d’autres issues, il prit le bateau.
Il partit chercher bonheur et pitance avec ses amis
Chez son voisin pilleur, violeur, voleur nazi
Le priant, à défaut d’être remboursé, de lui donner du travail
Car la famine et la misère rongeaient sa patrie jusqu’aux entrailles
Mais le nazi n’étant pas accort
Refusa de donner son accord.
« Pourquoi êtes-vous si envahisseurs, emmerdants, encombrants ? »
Dit le nazi rouge de colère, gris d’égoïsme et très malcontent.
Le migrant choqué par ce discours
Décide de répondre sans détours
« Du Gabon au Congo
De la Côte d’Ivoire au Togo
Du Mozambique au Libéria
De la Libye au Nigéria Du Mali au Malawi
De l’Algérie à Djibouti
Depuis des siècles vous nous dépouillez.
Nos forêts par vos firmes sont dévastées
Nos terres arables, terres qui des millénaires furent de nos mains rudes labourées
Pour nourrir, et donner de l’espoir à tout un peuple ravagé
Sont par vos firmes confisquées
Nos océans sont par vos bateaux pollués, ravagés
Ne laissant aucune issue à nos valeureux pêcheurs
Fourbus par les larmes, labeurs et sueur
Pourquoi t’étonne-tu qu’ils transforment leurs bateaux de pêche en bateaux de fret ?
Guidés par le courage et le désespoir, le ventre de la mer ne les effraie.
Pourquoi t’alarme-tu qu’ils viennent en nombre
Car de vous pilleurs, ils sont l’ombre ?
Aujourd’hui si vous ne voulez pas nous voir rester,
Eh bien ! Rendez-nous ce qui vous nous avez chipé ! »
Auteur : Gens-de-la-Forêt, le fils de la paysanne.